Si vous connaissez et trouvez scandaleuse la délibération du maire de Villejuif, alors en cliquant ici, vous pouvez signer directement la pétition Républicaine : «La dignité de la vie publique impose d’honorer Georges Mathé et Georges Marchais, ces deux personnalités dans un esprit de rassemblement de toutes les sensibilités françaises et non de division ».
Sinon, prenez connaissance de la réalité de cette délibération indigne de la vie publique et politique :
17 Décembre 2014 : Une délibération masquée
Le nouveau Maire de Villejuif, Monsieur Le Bohellec (UMP/PR), considère par une délibération municipale du 17 décembre 2014, qu’il convient de déshonorer Georges Marchais pour honorer Georges Mathé.
Il n’a échappé à personne qu’il s’agit d’une décision d’une bassesse politique rare, visant à déshonorer celui qui fut Député de Villejuif et du Val-de-Marne durant 24 ans. Au delà de la cruauté à l’égard de l’homme, cette pratique d’un autre temps, vise également à effacer l’histoire d’un territoire qui ne lui convient pas.
Il suffit de regarder l’ordre du jour du Conseil Municipal pour constater que le Maire a masqué le contenu de réel de sa délibération : le point n° 19 ne mentionne pas la réalité de sa proposition, débaptiser le parvis Georges Marchais (voir l’ordre du jour du conseil municipal du 17 Décembre 2014).
Une délibération très vite contestée :
Lors du conseil municipal, les élus communistes vont alerter le maire sur la gravité de cet acte à l’encontre du député mais également sur le contresens historique qu’il s’apprête à mettre en oeuvre en opposant ces deux hommes : « Georges Mathé était un homme de droite, un gaulliste et Georges Marchais était un communiste. Ils ont travaillé main dans la main ensemble pour faire de Paul Brousse ce grand hopîtal où la recherche et les soins sont de pointe… » Georges Mathé et Georges Marchais entretenaient une relation faite de respect et d’entente cordiale née d’engagements en commun pour Paul Brousse, d’une conception de la France et de son indépendance dans tous les domaines. »
A la suite d’une séance houleuse, une courte majorité plus qu’improbable se dégage. Alain Lipietz va s’allier une nouvelle fois à ce Maire UMP qu’il a contribué à installer sous une étiquette entente citoyenne. Alain Lipietz, ancien porte parole des verts n’est-il pas prêt à tout ? lire la déclaration de François Labat sur l’alliance Alain Lipietz – M. Le Bohellec, municipales 2014
Vice-président de l’UDI, Jean-François Harel, va s’abstenir avant de publier quelques jours plus tard un communiqué de presse explicite : … « Il est fort regrettable autant que maladroit sinon insultant de vouloir modifier, après seulement 9 mois de changement de majorité de la ville, qui était communiste depuis 89 ans, avec son si populaire député pendant 24 ans, le nom d’une place qui porte son nom depuis 18 mois seulement et 17 ans après son décès (…) cette décision est juste inutilement provocatrice et arrogante…
22 Décembre 2014 : réactions et rassemblement
A l’appel de la section du Parti communiste, de citoyens, de personnalités locales et val-de-marnaises, un rassemblement a lieu sur place.
Olivier Marchais (au nom de la famille Marchais) et Pierre Garzon (secrétaire de la section du PCF, devenu depuis Conseiller Départemental) prennent la parole.
Retrouvez également l’intervention de Pierre Garzon, secrétaire de la section du PCF de Villejuif : Parvis Georges Marchais, allocution de Pierre Garzon
En parallèle, de nombreux communiqués demandent au Maire de revoir sa copie : Christian Favier (Président du Conseil Général), André Chassaigne (Président du groupe Front de Gauche à l’assemblée nationale), Jean-Yves Le bouillonnec et Roger Gérard Schwartzenberg (députés du Val-de-marne), Pierre Laurent, etc… ainsi que de très nombreux messages de soutien.
26 Décembre 2014 : communiqués de presse des familles Marchais et Mathé
19 Février 2015 : Tentative de mise en oeuvre de cette délibération insultante
Malgré le refus des deux familles de voir « les deux Georges opposés », malgré les tentatives de conciliations, malgré les propositions faites par les élus locaux permettant au Maire de trouver une porte de sortie, malgré « le tonnerre de réactions partout en France », Monsieur Le Bouillonnec s’arrange pour faire savoir en ville et dans la presse locale qu’il va passer à l’acte.
Depuis plus de 2 mois, nous (la famille Marchais) lui avons écrit à plusieurs reprises pour lui demander de nous recevoir.
En vain. Tous nos courriers restent sans réponse.
Dans ce contexte, nous saisissons à la limite du délai légal, le 17 Février 2015 (2 mois après le vote d’une délibération), le Tribunal Administratif.
Cet homme méprise Georges Marchais mais également sa femme, ses enfants et petits-enfants. Quelle conception du rôle de l’élu ?
20 Février 2015, le Préfet du Val de Marne : « Agir pour l’intérêt général » (…) « trouver un compromis acceptable avec les deux familles »
Le 06 Février 2015, la famille de Georges Marchais a sollicité le Préfet du Val-de-Marne, Monsieur Thierry Leleu, afin qu’au nom de l’Etat, il intervienne dans la recherche d’une solution. « les deux familles souhaitent qu’une solution respectant la mémoire, les principes républicains et la volonté des deux familles soit trouvée pour honorer ces deux personnalités de sensibilité différente. A plusieurs reprises nous avons demandé à Monsieur Le Bohellec un rendez-vous, nos courriers sont restés sans réponse ».
Le 20 Février, sa réponse est sans équivoque (voir ci-contre) sur la nécessité de trouver un compromis acceptable avec les deux familles dans un délai de 2 mois.
Et bien, 9 mois plus tard, aucune démarche n’a été entreprise.
Ce Maire a le même mépris pour un Préfet de la République que pour la famille Marchais !
Tous les Maires de France savent que pour le bien de leurs administrés, pour le développement économique de leur cité, pour le développement de projets locaux, de projets d’urbanisme, il est important de considérer à minima les observations d’un Préfet. Lui non, « il ose tout » …
26 Février 2015 : Respect
L’esprit Républicain, le respect d’une Histoire politique, d’un territoire, d’un homme.
En quelques signes, sur un simple tweet, Jean-Pierre Elkabbach rappelle l’essentiel.
Merci Monsieur Elkabbach pour votre prise de position, surtout « ne vous taisez pas » sur la place Georges Marchais ! Sachez que Georges Marchais a toujours vanté votre professionnalisme, même quand vous étiez face à lui dans des émissions « à portée de baffes » comme vous dites (cf: Parts de Marchais, le film d’Yves Jeuland).
Mars, Mai 2015 : Les Députés, l’appel Républicain
Fin Février, le Député de la circonscription demande à son tour à M. Le Bohellec de revenir sur sa délibération.
« Je souhaite que vous puissiez proposer à votre assemblée délibérante de revenir sur cette décision qui me parait mettre inutilement en cause la cohésion de la population de Villejuif ».
Fin Mai, des Députés représentant la diversité Républicaine appellent à leur tour au « respect de la tradition républicaine », au « respect dû à la mémoire de ce parlementaire d’envergure nationale qui a marqué de son empreinte la ville de Villejuif ».
Et depuis ?
Sur le parvis, la plaque commémorative honorant le Député Georges Marchais est toujours dans la place ! Grâce aux interventions citoyennes, grâce aux prises de position d’élus, de personnalités, grâce à la prise de position courageuse de Catherine Gaston-Mathé, le Maire n’a pas pu passer à l’acte : débaptiser la place Georges Marchais. Pour autant, il convient non seulement d’annuler cette délibération mais également d’honorer plus amplement le Professeur Mathé (il faut savoir que la municipalité précédente dans l’aménagement de la ZAC avait nommé, dans cet esprit de rassemblement, la résidence étudiante donnant sur cette place, Georges Mathé).
Mais le Maire reste décidé, entêté. Comme me l’a confié son adjoint à la sécurité, me prenant pour un autre, « on attend que cela se calme pour passer à l’acte ».
Si vous êtes sensible devant cet acte si cruel, nous vous appelons vous aussi à rejoindre l’appel Républicain des Députés, eux qui portent une conception de la Politique avec un grand « P », sur le terrain des idées, des projets. Nous vous proposons de signer notre pétition en ligne (voir le lien ci-dessous).
Quant à la saisie du Tribunal Administratif, l’instruction de notre requête a eu lieu le Mercredi 16 Décembre.
Le résultat est attendu pour le 13 Janvier 2016.
Remarque: dans l’attente de la décision du juge, nous ne ferons aucun commentaire.
Nous vous proposons de consulter les comptes-rendus de l’audience de l’AFP, du Monde et du Parisien :
Nous voulons avoir confiance dans une justice qui ne permettra pas à un Maire d’effacer une histoire qui ne lui convient pas, qui ne permettra pas de déshonorer un homme qui a tant donné pour le développement de Villejuif, à la vie politique française.
Alors que nous devons être capables de nous rassembler dans la diversité pour l’intérêt des populations, lorsque les enjeux intérieurs l’exigent, comment donner raison à cette délibération ?
Georges Mathé et Georges Marchais sont la plus belle illustration de ce que l’on nomme aujourd’hui : « le vivre ensemble ».
Eux, ils ont fait bien plus, ils ont ajouté dans l’intérêt des populations, pour le développement de Gustave Roussy et la recherche contre le cancer « le faire ensemble ». Ne détruisons pas notre Histoire quand elle est si belle !
Je signe la pétition Républicaine : « La dignité de la vie publique impose d’honorer Georges Mathé et Georges Marchais, ces deux personnalités dans un esprit de rassemblement de toutes les sensibilités françaises et non de division ».
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